jeudi 20 septembre 2012

Bande Dessinée "Maus" : Je croyais savoir

Maus l'intégrale
Bande dessinée
Scénario : Art Spiegelman
Dessin : Art Spiegelman
Traduit de l'anglais par Judith Ertel
Editions Flammarion
296 pages






L'histoire :

Art Spiegelman raconte l'histoire de son père, Vladek, juif polonais rescapé d'Auschwitz, entre 1930 et 1944.

L'avis de Benito :

Régulièrement j'entendais parler de cette Bande Dessinée comme d'un ouvrage à lire absolument; comme d'une oeuvre majeure; comme d'un témoignage marquant de l'horreur de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement du traitement fait aux juifs. A chaque fois que ce titre "Maus" revenait à mes oreilles une petite voix intérieure me poussait à m'y intéresser et pourtant jamais je n'avais cherché à en savoir plus. Sûrement (et j'ai honte de ce que je vais dire) par lassitude du devoir de mémoire qui nous est, parfois,  imposé.
J'ai vu bons nombres de films et documentaires traitant du sujet.
Je sais, ou crois savoir, ce qu'est l'horreur de cette guerre et l'idée d'extermination d'un peuple qui lui est liée.
Jusqu'à l'overdose j'ai appris.
Jusqu'à ne plus vouloir savoir.
Jusqu'à ce que cette Bande Dessinée vienne à ma connaissance.
Jusqu'à ce qu'un jour, à la bibliothèque, je tombe, par hasard, dessus.

Arthur, Artie, Art Spiegelman, dessinateur de son état, souhaite faire l'interview de son père afin de témoigner au travers d'une BD de ce que celui-ci a pu vivre durant la seconde guerre mondiale.
D'abord équipé d'un carnet et d'un crayon puis d'un magnétophone (plus pratique) il part à chasse des souvenirs de son père pour nous livrer un récit poignant, sans concessions pour son patriarche vieillissant, nous livrant une aventure romanesque et pleine d'humanité.

La force de cet ouvrage réside dans le fait que l'auteur nous parle de la Shoah mais aussi et surtout des séquelles laissés à ses victimes.
La force de cette Bande Dessinée, c'est une vision en immersion de la seconde guerre mondiale mais aussi un regard extérieur, celui de l'auteur, sur un rescapé de l'atrocité.

Le dessin, en noir et blanc, au trait épais, ne cherche pas à faire dans le détail ou dans le beau en revanche il sert à merveille le propos.
L'idée de l'auteur est de représenter les divers protagonistes sous les traits d'espèces animales.
Ainsi les juifs sont des souris, les nazis des chats. Le "jeu" du chat et de la souris poussé jusqu'à son ignoble paroxysme. Comprenez que ce qui nous décrit c'est un prédateur vicieux qui donne un coup de patte par ici, un coup de griffe par là, une morsure entre deux coups et la volonté du chat de laisser sa souris de victime en vie tant qu'il le souhaite jusqu'au fatal coup de grâce.
Les polonais sont des cochons (curieuse idée), les américains de gentils chiens...
Est-ce que cette idée de métaphore animalière sert ou dessert le texte, à chacun de juger.

Ce qui est important dans cette Bande Dessinée outre le parcours de Vladek, sa vie racontée à son fils, sa volonté de survie, sa faculté à être plus fort que la haine, c'est les séquelles qui lui reste et celles qu'il transmet à son entourage à commencer par son fils qui aime son père autant qu'il le déteste...

Jusqu'à ce que cette Bande Dessinée vienne à ma connaissance,
Jusqu'à ce qu'un jour, à la bibliothèque, je tombe, par hasard dessus, je croyais savoir.

A lire absolument.

Ne me reste plus qu'à lire "MétaMaus" l'analyse par son auteur de "Maus" une Bande Dessinée poignante, prenante, captivante, émouvante...

1 commentaire:

  1. J'ai moi aussi passé un excellent moment avec cette Bande Dessinée humaine et efficace. Une BD à lire vraiment.

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